Coordination syndicale – 11 & 12 décembre

Les lundi 11 et mardi 12 décembre 2023, les représentants CGT des différents établissements du groupe Safran (en France) se sont réunis en coordination au complexe CGT de Montreuil.

L’occasion d’échanger ensemble sur les thèmes d’actualité qui impactent les salariés du groupe.

La journée a démarré par un rapport d’introduction dont voici le contenu :

Rapport d’introduction

Un contexte difficile

La précédente coordination décentralisée s’est tenue à SHE PAU en octobre 2022, au « sortir de la crise COVID ». L’année qui a suivi n’a pas échappé à son lot d’évènements, en premier lieu la réforme des retraites qui s’est soldé par un recul à 64 ans de l’âge de départ et ce malgré une mobilisation historique des salariés et une opinion largement contre la réforme.

S’en est suivit l’envahissement de l’Ukraine par la Russie, point de départ d’un conflit dont on ne voit pas l’issue et ayant entrainé des pertes de près de 200 000 militaires Russes et 60 000 militaires Ukrainien et des dizaines de milliers de civiles tués ou blessés.

Plus récemment le conflit israélo-palestinien monopolise l’actualité. L’attaque terroriste du 7 octobre dernier a fait plus de 1200 morts et des actes d’une extrême barbarie ont été perpétrés. S’en est suivi une vengeance aveugle et sans discernement des Israéliens faisant près de 12 000 morts à ce jour avec 2,4 millions de gazaouis livrés à eux même dans une terreur sans précèdent. La CGT appelle à se mobiliser pour un cessez-le-feu immédiat, mais quelles peuvent être les perspectives pour un arrêt des combats à Gaza ou ailleurs ?

55 conflits armés sont en cours dans le monde et le business des armes ne s’est jamais aussi bien porté. Safran n’est pas en reste, les commandes de rafales explosent, le segment militaire est clairement un des axes fort de la stratégie actuelle du groupe. Mais à quel prix, la frontière est souvent floue entre défense de sa population, et agression de ses voisins…

Et pour l’aéronautique…

La reprise du Traffic aérien est aussi au rendez-vous et les commandes explosent pour les années à venir, amenant même le groupe Safran à annoncer officiellement ses inquiétudes quant à la capacité à répondre à la demande dans les temps souhaités. 2023 marquera aussi un tournant en matière de prise de conscience environnementale, les mois se succèdent avec des records de chaleurs partout dans le monde, le scepticisme climatique semble s’être écrasé devant les réalités. Pourtant on sent de plus en plus la résignation prendre le dessus, les industriels n’ont clairement pas l’intention de changer leur manière d’utiliser les ressources, la préservation des profits reste leur priorité. Quel signe envoie le PDG de Safran lorsqu’il menace de construire ses futures usines dans des pays ou l’énergie est moins chère mais produite à partir de matières fossile ? Un exemple, s’il en fallait, qui montre que derrière les discours de façade, derrière les annonces médiatiques comme au Havre avec l’implantation de panneaux solaires, le groupe Safran se préoccupe plus du confort de ses actionnaires que de l’avenir environnemental de la planète.

Situation économique

Et que dire de la redistribution ? Avec un trésor de guerre de plus de 6 milliards, le groupe Safran sort de la crise Covid renforcé. Pourtant dans le même temps ou étaient constituées ces réserves, on demandait aux salariés des efforts pour « accompagner la sortie de crise » …

A cela s’est ajouté une explosion de l’inflation venue directement impacter les salariés et plus particulièrement les bas salaires plus touchés par les hausse de prix des produits de première nécessité, de l’énergie… Et quelle réponse ?

Safran se contente d’une politique salariale juste en dessous de l’inflation en total décalage avec ses résultats. Pire elle annonce bruler 1 milliards en rachat d’action pour obtenir un hypothétique relèvement du prix de l’action…

La CGT devra être dès 2024 porteuse de revendications fortes pour améliorer les conditions de vie des salariés, les moyens sont là, la charge à long terme est garantie, rien ne s’oppose à une politique salariale ambitieuse.

Entrée en vigueur de la NCC

Le premier janvier 2024 marquera l’entrée en vigueur de la Nouvelle Convention Collective de la métallurgie. Le recul social validé par les signataires n’est plus à démontrer. Dans le groupe Safran ce sont toutes les grilles d’embauche société qui disparaissent et sont remplacées par des grilles conventionnelles bien en dessous des anciennes, hypothéquant de fait le conditions de travail des futurs embauchés.

La classification est aussi source de nombreuses frustrations et fait encore l’objet de mobilisations sur certains établissements du groupe.

Un des changements majeurs introduits par cette nouvelle classification concerne les catégories socio-professionnelles, avec une polarisation cadre / non-cadre, la disparition du statut technicien et donc la fusion des catégories ouvriers, employés, agents de maitrise et techniciens.

Sur la forme, n’y aura-t-il plus que deux collèges ?

La logique le voudrait, mais les discussions sont toujours en cours et il y a fort à parier que cela ne conviendra pas à une certaine organisation syndicale catégorielle, pourtant signataire.

Mais la question de fond est bel et bien, si les catégories disparaissent, ni les métiers, ni les qualifications, ni les organisations du travail, ni les hommes et les femmes qui les composaient ne le font.

Les spécificités demeurent donc, plus que jamais, notamment parce qu’elles ne seront plus associées à l’étiquette d’un statut ou d’un collège mais parce qu’elles seront éparpillées.

Eparpillées à la fois formellement dans les fiches descriptives d’emploi, parfois par petites touches, au gré des activités décrites, à la fois de manière tacite voire carrément lacunaire, au plus près du travail réel et au gré des manques voire, des absences des fiches descriptives d’emploi.

Plus que jamais il va nous falloir être présents sur le terrain, au plus près des salariés et de la réalité de leur travail, confronté à un décalage plus important encore qu’auparavant entre travail prescrit et travail réel.

L’actualité 2023 pour la coordination a été très chargée :

Les négociations, avec entre autre la négociation de l’accord salariés expérimentés, l’accord sur les droits transitoires, l’accord handicap, l’accord parentalité, la prévoyance gros risque (décès invalidité) et petit risque (maladie) ont abouties sur une signature de notre organisation. L’avenant à l’accord sur le PERO (plan épargne retraite obligatoire des cadres) intégrant le régime de retraire à cotisation définies (dit « article 83 ») n’a pas été signé. Les négociations en cours portent sur les différents plans épargne (PEE et PERCO).

Le cycle électoral a lui aussi été particulièrement chargé en 2023, avec des élections CSE dans la quasi-totalité des sociétés du groupe. La coordination s’est particulièrement mobilisé pour essayer d’obtenir des élus et représentants là où les bases syndicales nous font défaut. Cela a été le cas notamment à Safran SA, à SED …

Ce travail a nécessité la négociation des protocoles électoraux, la recherche de candidats, la constitution et le dépôt de listes, la rédaction des professions de foi et leur communication, ainsi qu’une présence au moment du scrutin et des résultats…

Dans le groupe,  une analyse d’ensemble des résultats révèle que notre représentativité s’élève de près de 2%. Seul la CGT et, dans une moindre mesure, Force ouvrière progressent. Les autres Organisation Syndicales ont vu leur représentativité baisser légèrement.

La CGT rest edonc la deuxième Organisation Syndicale du groupe après la CFE/CGC, devant la CDFT. Il est quand même à noter que notre Organisation Syndicale est la première OS du groupe au sein du collège Ouvriers et employés et la première OS du groupe au sein du collège Techniciens et Agents de Maitrise. Seul collège dans lequel la CGT n’est pas première, le collège cadre, dans lequel la CGC est en tête.

Autre moment fort, l’élection au conseil d’administration du groupe. Là aussi l’investissement de vos représentant a été à la hauteur des enjeux.

Rédaction du « Cactus N°3 », spécial élection CA, qui a été très largement diffusé avec une multiplication des candidats et des coordinateurs pour en élargir la distribution à l’ensembles des sites. Malheureusement, les résultats ne reflètent pas l’investissement et nous avons perdu notre représentant au CA Safran.

Intervention de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie

Michel Ducret, responsable suivi des groupe et DSC pour la Fédération (FTM), est intervenu afin de faire un point sur le rôle des mandatés et l’importance du lien entre les représentants Cgt du groupe Safran et la fédération. Il a rappelé l’intérêt du collectif « DSC » qui réuni les représentants des groupes de la métallurgie (pour safran : Jean-François Bequet et Gilles Scherrer). D’autres collectifs, au sein de la FTM, sont particulièrement actifs.

Le collectif « communication » travail sur un projet de mise à disposition des accords des différentes sociétés de la métallurgie par thèmes accompagnés d’explications/motivations de la signature/non signature de la CGT.

Le collectif « aéronautique » réuni les différents représentants des sociétés/groupes du secteur aéronautique (Airbus, Safran, Dassault, Thales, …).

Une journée d’action à venir

Au cours de son intervention, Michel Ducret a précisé qu’une semaine de mobilisation aurait lieu en janvier avec un temps fort le 18 Janvier afin de porter les sujets de la rémunération et de la Nouvelle Convention Collective. Suite aux échanges pendant les temps de débats généraux, les représentants des sociétés du groupe Safran ont convenus que la CGT Safran s’appuierai sur cette initiative pour rédiger un tract et appeler à une mobilisation massive au sein du groupe.

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